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Peut-on vraiment mesurer l’investissement « formation» ?

05 March 2015 | Publié dans Ingénierie de formation. Lu 1934 fois.
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Il existe un débat entre ceux qui considèrent que la formation est un investissement immatériel, mesurable au même titre que n’importe quel autre actif de l’entreprise et ceux qui considèrent que ce n’est pas possible de la considérer comme telle. Ce débat intéresse d’autant plus les responsables de formation et les DRH que les budgets formation doivent être justifiés dans leur emploi comme dans leurs résultats. La réforme de la formation professionnelle qui entre en vigueur en 2015 remet cette question en débat.

Il nous semble possible de rejoindre le camp de ceux qui parlent de la formation comme d’un investissement. La formation doit cesser d’être vue comme une dépense alors qu’elle constitue indéniablement une richesse à venir pour l’entreprise. Encore faut-il que les responsables formation puissent le démontrer et justifier les investissements futurs !

Le modèle le plus connu est celui théorisé par Donald Kirpatrick, modèle à quatre niveaux auxquels un cinquième niveau a été ajouté par un chercheur américain, Jack Philips. Quels sont ces niveaux ?

Le niveau 1 mesure le taux de satisfaction ressenti par les apprenants à l’issue de la formation, le niveau 2 évalue les compétences nouvellement acquises, le niveau 3 mesure la mise en œuvre, le niveau 4 évalue les effets sur la bonne marche de l’entreprise et enfin le niveau 5 mesure les flux financiers dans les comptes de l’entreprise.

La difficulté consiste à mesurer le retour sur investissement et combiner des données quantitatives et évaluatives. La mesure du coût de la formation est relativement simple, on peut cumuler les coûts directs (le coût effectif de la prestation pédagogique) et les coûts indirects (immobilisation des salariés et frais afférents). Les bénéfices sont plus délicats à identifier. Ils nécessitent que les besoins aient été clairement identifiés (apprentissage sur un nouveau logiciel, nouveau produit à commercialiser, baisse de la motivation, absentéisme etc.). Il faut ensuite isoler les facteurs correctifs uniquement imputables à l’action de la formation.

Il faut donc pour un sujet précis pouvoir mesurer un certain nombre de cycles (absentéisme dans une direction, augmentation de la productivité avec un nouvel outil, augmentation du chiffre d’affaire, taux de salariés absent, durée des absences etc.) avant et après la formation. La conversion en données monétaires reste la dernière étape. Elle nécessite de pouvoir mesurer concrètement les bénéfices en convertissant des données en unités monétaires parmi les flux financiers de l’entreprise. Cette étape exige un travail de standardisation qui peut être ensuite modélisé.

Pour conclure, nous pouvons dire que mesurer le Return On Investment (ROI) d’un programme de formation deviendra de plus en plus utile pour faire valoir les besoins financiers d’une part, et inscrire l’entreprise dans une démarche de responsabilité sociétale d’autre part.

AFCOS Consultants propose des référentiels d’évaluation jusqu’au niveau 3 et collabore avec les entreprises pour élaborer un niveau 4 cohérent avec la problématique de départ.

Dernière modification le mercredi, 18 March 2020 21:28